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Le marquis de Vauban avait préconisé dès 1678 la création d’un vaste camp retranché sur la rive droite de la Moselle mais ses plans n’avaient pas été suivis d’effet. En ce début de XVIIIe s., il fallait se rendre à l’évidence que le commissaire aux fortifications avait vu juste. La défense de la rive droite était très insuffisante. Une double couronne de la place fut alors pensée et développée par François-Remi Tardif d’Hamonville, directeur des fortifications dans les Trois Evêchés et Antoine du Portal, directeur des fortifications d’Alsace.  Les travaux s’échelonnèrent entre 1727 et 1735.

En 1731, un projet de couronné est repoussé en raison du coût financier de l’opération par le pouvoir royal. Finalement, les plans de Louis de Cormontaigne seront mis en œuvre à partir de 1745. Né à Strasbourg en 1695, ce dernier sert comme lieutenant d’infanterie et participe aux sièges de Fribourg et Landau en 1713. Ingénieur volontaire, il est nommé directeur des fortifications de Metz, Thionville et Bitche en 1744.

La nouvelle ligne de fortifications est composée de trois grands bastions, d’une entrée monumentale, la porte de Sarrelouis et d’un canal de dérivation devant éviter à Thionville les crues dévastatrices. Le chantier va s’étaler de 1745 à 1753 pour le gros œuvre ; la Révolution stoppera les derniers travaux.

La porte de Sarrelouis est l’entrée de la place de Thionville côté rive droite de la Moselle. On y accède via le village de Basse-Yutz. Ce monument illustre la simplification architecturale des portes fortifiées en vigueur en ce milieu de XVIIIe siècle qui n’avait pas obligatoirement un but esthétique… Visant à limiter le coût de ces ouvrages, la décoration se devait être moins importante que sous le règne de Louis XIV où l’ostentation était à l’image de la puissance du souverain. Les sculptures se limitent ainsi aux moulures des frontons et des corniches et autres motifs symbolisant la royauté.

Outre les ouvrages fortifiés d’usage au XVIIIe s., le percement d’un canal permettant de capter le trop-plein des eaux de la Moselle fut mis en œuvre, franchissable et défendu par deux pont-écluses au Nord et au Sud du Couronné. La partie située à l’Ouest du canal bordée par la rive droite de la Moselle devenait par là-même une île artificielle dans le lit de la rivière.

Si les concepts de Louis de Cormontaigne concernaient en premier lieu les lignes de défense de la ville, il en fut de même des bâtiments civils et religieux. L’urbanisme de Thionville se plie aux contraintes militaires. Si un premier projet de 1749 est abandonné faute de moyens, quelques alignements sont aménagés dans la ville pour faciliter le passage des troupes et éclaircir la ville. Un modèle de façade à hautes toitures et à décor limité est imposé. Le périmètre militaire est élargi en 1744 entrainant la destruction de baraquements et maisons sur un rayon de 250 toises soit environ 500 mètres. Des faubourgs se développent alors au-delà des zones militaires comme Beauregard, Saint-Pierre, La Briquerie ou Saint-François.

Cormontaigne ne verra pas la réalisation totale de son œuvre, décédant prématurément en 1752. Mais sa vision lui permettait d’affirmer en 1749 que « Thionville mis dans cet état sera sûrement une des places fortes qu’il y ait sur nos frontières ». La place était désormais protégée par près de 21 kilomètres de lignes de feu. A l’exception de quelques améliorations mineures, la place restera en l’état jusqu’en 1870.  Ces fortifications feront face à 4 attaques entre le XVIIIe s. et le XIXe s. : 1792, 1814, 1815 et 1870 de sinistre mémoire…

THE CROWNWORK of Thionville

As early as 1678, Vauban had advocated the creation of a large entrenched camp on the right bank of the Moselle, but this project remained unfinished. At the beginning of the 18th century, it became obvious that the commissioner general of the fortifications had been right. The defence of the right bank had to be strengthened. Double crownwork of the place was then imagined and developed by François-Remi Tardif of Hamonville, director of the fortifications in the Three Bishoprics (Trois Evêchés) and Antoine du Portal, director of the fortifications in Alsace. The work lasted from 1727 to 1735.

In 1731, a project of crownwork was postponed by the royal power because of the financial cost of the operation. The plans by Louis de Cormontaigne were eventually implemented from 1745 on. Born in Strasbourg in 1695, he served as an infantry lieutenant and took part in the sieges of Freiburg and Landau in 1713. As an engineer, he was appointed director of the fortifications in Metz, Thionville and Bitche in 1744.

The new line of fortifications is composed of three large bastions, a monumental entrance gate, the Saarlouis gate, and a diversion canal to prevent devastating floods in Thionville. The shell construction lasted from 1745 to 1753; the Revolution put an end to the last work. These fortifications faced four attacks between the 18th and the 19th centuries: in 1792, 1814, 1815 and 1870.

Louis de Cormontaigne's concepts primarily concerned the defence of the city, and the civil and religious buildings. Urbanism in Thionville complied with military constraints. The first project of 1749 was abandoned due to a lack of funds, but some alignments were arranged in the city to facilitate the passage of troops and clear the city. A facade design was imposed, with steep roofs and little decoration. The military perimeter was expanded in 1744, causing the demolition of barracks and houses within a radius of 500 metres. Neighbourhoods such as Beauregard, Saint-Pierre, La Briquerie or Saint-François then started developing beyond the military zones. Cormontaigne died in 1752, too early to see the completion of his work, but he was enough of a visionary to say in 1749 that "In this state, Thionville will certainly be one of the most tightly secured places on our borders." The town was now protected by nearly 21 kilometres of fire lines. Except for some minor improvements, the place remained in that state until 1870. These fortifications faced four attacks over the 18th and the 19th centuries: in 1792, 1814, 1815 and 1870.

Die BASTION I oder Bastion République (oder Metzer Bastion)

Obschon Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, die Errichtung eines großen verschanzten Lagers am rechten Moselufer 1678 befürwortet hatte, waren seine Pläne nicht umgesetzt worden. Am Anfang des 18. Jahrhunderts war es offensichtlich, dass der Festungsbeauftragte Recht hatte. Die Verteidigung des rechten Ufers war sehr unzureichend. Eine doppelte Krone des Ortes wurde dann von François-Remi Tardif aus Hamonville, dem Direktor der Befestigungen von Lothringen, und Antoine du Portal, dem Direktor der Befestigungen des Elsass, entworfen und entwickelt. Die Arbeiten fanden zwischen 1727 und 1735 statt. 1731 wurde ein Projekt der Krone wegen der finanziellen Kosten des Betriebs durch die königliche Macht verschoben. Schließlich werden die Pläne von Louis de Cormontaigne ab 1745 umgesetzt. Der 1695 in Straßburg geborene Infanterieleutnant nahm 1713 an die Belagerung von Freiburg und Landau teil, dann (1744) an die Befestigungs-anlagen von Metz, Thionville und Bitche. 17. Die neue Befestigungslinie besteht aus drei großen Bastionen, einem monumentalen Eingang, dem Tor von Saarlouis und einem Umleitungskanal, um die verheerenden Überschwemmungen in Thionville zu vermeiden. Von 1745 bis 1753 breiten sich die Arbeiten aus, die aber von der französichen Revolution gestoppt wurden. Zusätzlich zu den im 18. Jahrhundert verwendeten Befestigungen wurde ein Kanal zum Auffangen des Überlaufs des Moselwassers gegraben; er war von zwei Brückenschlössern nördlich und südlich der Krone verteidigt. Der westlich des Kanals gelegene Teil, der vom rechten Moselufer begrenzt wird, ist sozusagen zu einer künstlichen Insel im Flussbett geworden. Louis de Cormontaignes Konzepte befassten sich nicht nur mit der Verteidigung der Stadt, sondern auch auch mit den zivilen und religiösen Gebäuden. In Thionville entspricht der Urbanismus den militärischen Zwängen. Wenn ein erstes Projekt (1749) aus Mangel an Mitteln aufgegeben wird, werden einige Ausrichtungen in der Stadt. 

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