Les élus

Marie MICHEL

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L’Ermitage du Mont Saint-Michel

Culminant à 392 mètres, le mont Saint-Michel domine Thionville. Comme tous les sommets, il a probable­ment été le lieu de cérémonies païennes et d'un culte à Teutatès avant d'être consacré à Saint Michel, l'archange des cimes et le triomphateur des mauvais anges.

Vers le milieu du XIIIème siècle, Arnoux II de Volkrange y fit construire une cellule pour le fiancé de sa fille, Guerlach de Neuerbourg, qui avait contracté la lèpre en Palestine durant la 7ème croisade. Il vécut en reclus dans ce petit édifice bâti sur le modèle des oratoires du Mont Sinaï et qui se composait d'une cellule et d'une chapelle. Chaque soir, Irmengarde allumait une chandelle à la fenêtre du château de Volkrange pour apporter un petit peu de réconfort à Guerlach. Lorsque après dix ans de solitude, le malade s'éteignit, Irmengarde prit le voile à l'abbaye Sainte Glossinde de Metz et dota la chapelle de 4 messes annuelles qui furent célébrées jusqu'en 1677.

En 1455, Isambert, vicaire général de l'évêché de Metz consacra la chapelle, rénovée en style gothique, qui renfermait deux autels : l'un dédié à la Vierge et l'autre à Saint-Michel. A partir de 1564, le curé de Volkrange y célébra une messe par semaine et se chargea de l'entretien de la cellule de l'ermite à compter de 1586. La même année, la chapelle s'enrichit d'un haut relief polychrome représentant Saint-Michel terrassant le dragon, offert par Jean, curé de Volkrange, Jean Metzinger et Jean de Beuvange, maître de la confrérie de Saint-Michel ; il orne depuis 1840 la chapelle de Beuvange-sous-Saint-Michel. Conformément aux dernières volontés de son père Oscar de Nassau, exprimées dans un testa­ment de 1636, Elisabeth répara et agrandit le petit lieu de culte en 1655.

Mais la chapelle se dégrada progressivement : en 1809 les fruitiers qui l'entouraient furent vendus, ainsi que les tuiles, les bancs et les tribunes en 1819. On y célébrait encore à l'époque 4 messes par an. Le baron Emmanuel d'Huart lui consacra une petite étude en 1839 dans le but de la faire connaître et d'entreprendre sa restauration, mais son projet n'aboutit pas et le petit sanctuaire continua à se dégrader inexorablement.

Les registres paroissiaux mentionnent le décès de plusieurs gardiens de la chapelle : Jean Hoffman en 1750, Jean Krier en 1757, mort de froid, Laurent Diction en 1173, Henri Mathelin en 1778... II ne s'agissait pas véritablement d'ermites mais de villageois qui y vivaient et exploitaient les quelques terres qui y étaient attachées, l'un d'entre eux, Michel Beler y vécut d'ailleurs avec son épouse. L'histoire n'a pas gardé de traces écrites du séjour d'anachorètes au sommet du mont Saint-Michel. Une légende raconte qu'un ermite se pendit et qu'après lui plus personne ne voulut occuper la petite cellule. Un certain Muller fit toutefois une demande en 1809 mais l'évêque s'y opposa et recommanda au sieur Muller de chercher d'autres moyens de satisfaire sa piété. Depuis, cet endroit n'est plus fréquenté que par les promeneurs qui viennent se reposer près de ces ruines chargées de mystère et d'histoire, après avoir escaladé la colline.

Beuvange-Sous-Michel

Bovenges, en 1128, dépendait, jusqu’à la Révolution de la paroisse de Volkrange. En 1795 elle fut érigée en chef-lieu de commune dépendant successivement des cantons d’Oeutrange (1795) et de Cattenom (1801). Beuvange fut réuni à Volkrange par décret impérial du 29 juillet 1811.

Depuis le 1er janvier 1969, Volkrange a cessé d’être un chef-lieu de commune et a été rattachée à Thionville avec ses annexes de Metzange et de Beuvange-sous-Saint-Michel. 

La chapelle de Beuvange

Dédiée à la Ste Vierge, la chapelle de Beuvange est mentionnée dons le Pouillé des Bénédictins (fin 18ème siècle). Elle renferme un intéressant bas-­relief daté 1586 qui se trouvait auparavant cars in chapelle du mont St.-Michel. Devant les, dégradations que subissait cette dernière, on jugea plus prudent, vers 1840, de descendre ce bas-relief a la chapelle de Beuvanqe.

Représentant St -Michel terrassant le dragon, on y lit l’inscription sui­vante en vieil allemand :

« IM JAR 1586 HAT  HERR JOHANES ZV WOLKRINGEN MIT SAMPT DEN KIRCHEN SEINNER VND BRVDERMESITER JOHAN METZINGER VND KVRTZ JOHAN VON BVVINGEN, DIS BILD LASEN MACHEN ZU ERREN GOT DEM ALMECHTIGEN. AMEN »

En l’an 1586, le sieur Jean, curé de Volkrange, conjointement avec ses paroissiens et frère-maître Jean Metzinger, et Kurtz Jean de Beuvange, a fait faire cette sculpture en l'honneur de Dieu Tout-Puissant. Amen.

Le Calvaire de Beuvange (daté 1453)

La croix de Beuvange de type Bildstock, est connue comme la plus ancienne croix datée du diocèse de Metz. Composée d'un fût octogonal surmonté de 3 niches de style gothique flamboyant maisibiel et d'un socle carré, elle porte l'inscription suivante :

« IM JAHR MCCCCLIII  HAT SIBILYES NIKEL GOT ZV EREN DIS KREVZ ERBAVT »

En l'an de grâce 1453, Sibilyes Nicolas a érigé cette croix à l’honneur de Dieu.
Les 3 reliefs visibles représentent :

  • de face: Simon de Cyrène aidant le Christ à porter se croix ;
  • à gauche: un Saint tenant son bâton de pèlerin à la main droite ;
  • à droite (face principale): le Christ en croix entouré de Marie et de Jean.

Sur le bas du fût, un coutre de charrue, attribut du cultivateur.
Les calvaires de la région, trop souvent négligés ou malmenés, sont un riche trésor d'art populaire et chrétien, et à ce titre mériteraient un peu plus d'attention et de respect.