Les nouveaux quartiers de l'extension dessinée par Josef Stübben en 1902 occupent une superficie six fois supérieure à celle de la ville ancienne que l'urbaniste allemand a laissé intacte (ce qui n'a pas empêché certains propriétaires de plaquer une façade plus conforme au goût du jour sur leur maison de la rue du Four Banal ou de la place au Bois...). Si ce dernier s'est efforcé, comme il l'a expliqué dans le Deutsche Bauzeitung (14 juin 1902) de répondre aux nombreuses exigences des autorités militaires et civiles, il a aussi appliqué à Thionville un certain nombre des principes qu'il avait développé dans son oeuvre théorique. Ainsi la ville fut-elle avant tout structurée par le réseau d'une voirie à la fois développée et hiérarchisée. Les places et les principaux bâtiments publics sont venus interrompre les longues perspectives et animer dans un esprit " pittoresque " des quartiers traités sans symétrie systématique. Les plantations ou les jardinets précédant les maisons dans certains quartiers résidentiels ont aussi permis de varier les « paysages » de la ville.
Le règlement d'urbanisme qui fixait des règles d'hygiène et de salubrité très strictes, comprenait aussi un certain nombre de normes, plus esthétiques, destinées à maintenir une unité entre les constructions, en premier lieu l'obligation de respecter le mode d'alignement prévu dans la rue. La hauteur des édifices était limitée en fonction de la largeur de la voirie et les éléments en encorbellement, nombreux dans l'architecture Wilhelminienne, strictement définis.